L' inséminou - institu Chubri - Du galo pourr astourr

L' inséminou

Bilhèt bani l’ 6 de julhèt 2023

André Audrain, Christophe Bourdeau, Jean Pinel – Éri (44) en 2021

Den in·n cav a Éri, Jean contt l’istouèrr d’in·n dam qi fè vni in·n inséminou pourr la p·mièrr faï den sa fèrm.

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Jean Pinel (JP) : Parèlh, ee, al avé catr vach é pâ d torin. É pi, ee, cantt i’a pâ d torin… É bin, falé bin fèrr insémin[er] lé vach. Alorr i’a l’vaïzin qi di parr la : « Bin, mé di don, t’a q’a… Tu mè in ptit môt d bilhèt den la [boite] a lètr den l’bourr la-bâs. I’a l’inséminou qi va vni[r]. L’inséminou, i va pâss[er] ché taï é i va… i va t’inséminë la vach. »

[Alors euh, elle met] in ptit bilhèt. [C’est moi qui l’avais porté parce que j’allais à l’école à vélo. J’avais mis le] bilhèt la-bâs [dans la boite. C’est la boite], al été, ee, [à côté de… au parking]. É pi, le bilhèt… Tout d’in cou, vla le lendmin arivë, é pi a di, lé : « [Bonjour monsieur] l’inséminou.

— [Ah bon, bonjour, bonjour, bonjour].

— Bin wi, a di, ee, [voilà] la vach, é pi al é en chaç. »

É pi a di : « Ee… [moi] j’é pâ d torin ». É bin i di : « J vâ vou-z aranjë sa, ma », q’i di. Alorr ee, al ouvr la portt de l’éqhuri, lé-z aotr tè a peett. É pi ee, [mais c’est authentique, hein], la vach tè a peett é pi [celle-là] tè den l’éqhuri. A di : « Bin wi, mè qhi q’i’a a mètt ? ». A di : « J’é miz in·n pouintt den la portt-e de l’éqhuri. S’ée pourr acroch[er] vott qhulott, pasq’a di, bin ma j m’en vâ, pasqe j veû pâ [voir] sa. »

Christophe Bourdeau : ahahahaha… ahahahaha… ahaha…

André Audrain (AA) : ahahahaha…

JP : [Ben ouais, mais c’est authentique, hein], la bonn fam.

AA : [Oui, c’est vrai, mais c’est vrai, en plus].

JP : Sa të in·n vièlh filh. A té pâ déluree, déluree on dizè, [une] vièlh filh pâ déluree.

(…)

AA : [Est-ce qu’elle] avë dé [tabourets] ?

JP : Al avé dé taop qi bouté sou son lit.

AA : A bouté sou l’lit ?

JP : A bouté sous l’lit, dé taop qi vné den la mézon. Sa té… [Fallait voir le chantier] ! Sa té, la, dé piaç, dé piaç en tèrr, la.

AA : [En terre battue].

JP : É pi ee, alorr ee, in cou, [l’autre jour], ee, i’a le vaïzin qi i va, bin Jean Anthony pasq’il abitt a côté. Il [était] avèq sé bott toutt bouzouzz, i [sortait] d l’éqhuri, é pi : «Ââ, arètt, arètt, arètt,  arètt, tu vâ toutt peutreu ma piaç. »

JH : [Tu vas tout quoi ?]

JP : Peutreu ma piaç. [Salir la place], sa té peutreu la piaç. Pasqe falé [voir], a n caozé qe com sa, [elle] !

 


Bilhèt producçion·në e conçu parr 

Chubri 

L'chouèz dé pâssée, lé rnott, la t·rlatri e lé tecç de p·rzentézon dé cron·niq

Jessica Haumont

Tecç de la païj d'entrée e rliri dé cron·niq

Bèrtran Ôbrée

Montaïj e son·nment

Simon Oriot

Vouèz d p·rzentézon

Jessica Haumont & Bèrtran Ôbrée

Vizuèl

Mayèl Jubaod (grafiss) & Bèrtran Ôbrée (fotô)

L'inséminateur

Chronique publiée le 6 juillet 2023

André Audrain, Christophe Bourdeau, Jean Pinel – Éric (44) en 2021

Dans une cave à Héric, Jean raconte l’histoire cocasse d’une dame qui fait venir pour la première fois un inséminateur dans sa ferme.

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JP : C’est pareil, euh, elle avait quatre vaches et pas de taureaux. Et puis, euh, quand il n’y pas de taureau… Eh bien, il fallait bien faire inséminer les vaches. Alors, il y a son voisin qui lui dit comme ça : « Eh bien, tu sais, tu n’as qu’à… Tu mets un petit mot dans la boite aux lettres dans le bourg là-bas. Et l’inséminateur va venir. L’inséminateur va passer chez toi et il va… il va inséminer la vache. »

Alors, euh, elle met un petit mot. C’est moi qui l’avais porté parce que j’allais à l’école à vélo. J’avais mis le billet là-bas dans la boite. C’est la boite, elle était, euh, à côté du parking. Et puis le billet… Tout d’un coup, une fois arrivé au lendemain, et puis elle dit, elle : « Bonjour monsieur l’inséminateur.

— Ah bon, bonjour, bonjour, bonjour.

— Ben oui, dit-elle ; voilà la vache, et puis elle est en chaleur. »

Et puis elle dit : « Euh… moi je n’ai pas de taureau ». Alors il dit : « Je vais vous arranger ça moi », dit-il. Alors, euh, elle ouvre la porte de l’écurie, les autres vaches étaient en train de paitre. Et puis euh, mais c’est authentique, hein, la vache était en train de paitre et puis celle-là était dans l’écurie. Elle dit : « Ben oui, mais qu’il y a-t-il besoin de mettre ? ». Elle dit : « J’ai mis une pointe dans la porte de l’écurie. C’est pour accrocher votre pantalon, parce qu’elle dit, eh bien moi je m’en vais, parce que je ne veux pas voir ça. »

Christophe Bourdeau : ahahahaha… ahahahaha… ahaha…

André Audrain (AA) : ahahahaha…

JP : Ben ouais, mais c’est authentique, hein, la bonne femme.

AA : Oui, c’est vrai, mais c’est vrai, en plus.

JP : C’était une femme âgée et célibataire. Elle n’était pas dégourdie, [déluree], disait-t-on, une [vièlh filh pâ déluree].

(…)

AA : Est-ce qu’elle avait des tabourets ?

JP : Elle avait des taupes qui faisaient des taupinières sous son lit !

AA : Elles faisaient des taupinières sous son lit ?

JP : Elles faisaient des mottes sous le lit, des taupes qui venaient dans la maison. C’était… Il fallait voir le chantier ! C’était, là, des sols, des sols en terre battue, là.

AA : En terre battue.

JP : Et puis euh, alors euh, une fois, l‘autre jour, euh, il y a le voisin qui y va, eh bien Jean Anthony, parce qu’il habite à côté. Il portait des bottes pleines de boue, il sortait de l’écurie, et puis : « Oh, arrête, arrête, arrête, arrête, tu vas tout [peutreu ma piaç] ».

JH : Tu vas tout quoi ?

JP : [Peutreu ma piaç]. Salir le sol, c’était [peutreu la piaç]. Parce qu’il fallait voir, elle ne parlait que comme cela !


Chronique produite et conçue par

Chubri 

Sélection des passages, transcriptions, traduction et textes de présentation des chroniques

Jessica Haumont

Texte de la page d'accueil et relecture des chroniques

Bèrtran Ôbrée

Montage et mixage

Simon Oriot

Voix de présentation

Jessica Haumont & Bèrtran Ôbrée

Visuel

Mayèl Jubaod (graphisme) & Bèrtran Ôbrée (photo)