Lé rsourç doqhumentérr - institu Chubri - Du galo pourr astourr

La dam biaunch 

Bilhèt bani le 20 de deçenb 2024

Patrice Olivo

— L’Châtè (22) en 2023

La Dam Biaunch é bièn con·nu dé B·rton. I-e nn a mém qi l’on vu a Piâga ! A té enmorfôzée en ënn “bé joli filh” conm di Patrice.

 

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Patrice Olivo (PO) : vèïçi d la la caé mé… Mé ënn mèm caé mè t’arè jamè veûe sa ma pôvr filh, ënn caé com éla. Ô Sa tonbée, sa tonbée, sa tonbée. Ô Vin d la, vin d la !

Vint centimètt, diç, qhinzz, qarantt ! Ôôô v’ètt ten d s en alé d la. Le [directeur] i n voulë pâ q on s en alè [lui]. Ba nou vla parti [quand même]. Roo vè mé I fezé née… pour parti pasq a l’ivérr I fè née d [bonne heure], de bon ourr. Ô bon d la, me vla érivé [sur] la routt-là. Vèiçi ënn [jeune fille qui faisait de l’auto-stop] o dé hardd toutt bianch. Me fe me, j m arètt, él été bé joli. 

J di : "montt don, oyou s qe tu va d mèm ?

- J va vèrr ma grand-mère q è dit.

- Ah bon ? Oyou s qe dmërr ta grand-mère ?

- Pu lein la, pu lein" 

Me vla parti [moi].

A m di a détt, a gaoch, tout drèt, a gaoch corr, vèïçi den l’ott sens. Ô me vèïçi perdu [complètement]. Ma Françouèzz va gheulé can j va érivé s’é pâ possip. Ô tout com si [elle] va gheulé don. Ololola [j’étais] pas tranqhil ein. J mèt France Inter pour eee… [passer bien l’temps]. Il anonçée la, la caé la, [partout aux informations]. Vèïçi q’il été bétô ënn heurr du matein, nou q on roulé corr.

Pi nou vla érivé biétôt a ënn petitt mézon.

- "È la q èl abitt, q è dmërr ma grand-mérr."

La vla qi dçend. J èten. Oh vin Diou, ô bout de.. ënn [demi heure] j va alé vèrr qhi s q è fout.

J rentt den la mézon-là. A la vla q érif. 

È m di :

- "Ça y est j’ai trouvé les papiers] (qe) j’ete cherché…. pour ma grand mérr.

- Ah ba c’est bien alors."

Mé j y di mé… "la photo-là, qu’est là c’est vous ça.

- Ah non [non] é pâ mè sa, è-t a ma grand mérr.

- Tu lui ressembles drôlement, ah drôlement bien."

É pi è m dit

"- Maintenant j’aimerais aller au Cimetière voir ma grand-mère."

J ui di

- "Mé tout com, t’a pâ veue l’heure qu’il ée tè. Ma bonn fam a va… me va m fèrr engheulë en arivant [moi]. 

- I fô q [j’aille], i fô i fô [absolument] qe j va vé, qe j va vérr le çimtiérr."

Nou vla corr parti. Dé ptit chmin, a dètt a gaoch. Ôô tout com ! France Inter q anonçé corr pu d nèij qi nen avé. Ololo. J’é di la Souèzz è va gheulé, è va gheulé non dedd la.  J’étè pâ tranqhil du tout. Nou veeçi erivé devant ënn grand grilh toutt, toutt roulhée.

- È la, q è m di, (qe) j va alé.

J I di : "v-z alé avaï frè de·orr là. Prenez mon [manteau]". J avè minz l’chôfaj den l’ôtô, m’en fouté pâ mal.

La vla parti. Ënn [demi heure, trois quart d’heure]. Bon Dieu mé qhi s q è fout, me vla parti vèrr. (Den) l’çimtièr j’la véyè pâ du tou di don.

Pée [tout d’un coup], i’avé ënn croué, i’avé ënn ptitt foto com èla, été la foto d la grand mérr. Pi su la coué, I’avé mon mantiao. J n è jamè rtrouvé la filh. [Ça fait peur hein].

Jessica Haumont : Wè

PO : Can j sé rentré sé mè… La Souèzz, é bin, è m’a pa cru.


Bilhèt producçion·në e conçu parr 

Chubri 

L'chouèz dé pâssée, lé rnott, la t·rlatri e lé tecç de p·rzentézon dé cron·niq

Jessica Haumont

Tecç de la pèij d'entrée e rliri dé cron·niq

Bèrtran Ôbrée

Montèij e son·nment

Simon Oriot

Vouèz d p·rzentézon

Jessica Haumont & Bèrtran Ôbrée

Vizuèl

Mayèl Jubaod (grafiss) & Bèrtran Ôbrée (fotô)

La dame blanche

Chronique publiée le 20 décembre 2024

Patrice Olivo

— Châtelaudren (22) en 2023

La Dame Blanche est bien connue des Bretons. Il y en a même qui l’ont vu à Plouagat. Elle était métamorphosée en une “bé joli filh” comme dit Patrice.

 

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Patrice Olivo (PO) : Voilà qu’il tombait des trombes mais des trombes comme tu n’en as jamais vu ma pauvre fille, des trombes comme ça ! Ça tombait, ça tombait, ça tombait ! Ô bon sang de bon soir ! 

Vingt centimètres, dix, quinze, quarante ! Oh ! Il va être temps de partir d’ici. Le directeur ne le voulait pas qu’on parte, lui. Bah, nous voilà parti quand même. Alala, oui mais il faisait noir… pour partir parce que, pendant l’hiver, il fait nuit de bonne heure. Oh ! Une jeune fille faisait de l’auto-stop avec des vêtements tout blanc. Je me dis, je m’arrête, elle était bien jolie.

Je lui dis : " Monte donc, où vas-tu comme ça ? 

- Je vais voir ma grand-mère, qu’elle dit.

- Ah bon ? Où habite ta grand-mère ? 

- Plus loin là, plus loin."

Me voilà parti.

Elle me dit à droite, à gauche, tout droit, à gauche encore… Dans l’autre sens. Me voici complètement perdu. Ma Françoise va me disputer quand je vais rentrer, ça n’est pas possible. C’est sûr qu’elle va me gronder. 

Oh la, la, la, je n’étais pas tranquille hein. Je mets France Inter pour, euh… passer le temps. Ils annonçaient la, la tempête là, partout aux informations. Il était presque une heure du matin, nous roulions encore. Puis, nous voilà presque arrivés à une petite maison. 

- "C’est là qu’elle habite, qu’elle réside ma grand-mère."

Là voici qui descend. J’attends. Oh sapristi ! Après une demi-heure, je vais aller voir ce qu’elle fait. 

Je rentre dans cette maison. La voilà qui arrive.

- "Ça y est, j’ai trouvé les papiers que je suis allée chercher… pour ma grand-mère.

- Ah c’est bien alors." Mais, je lui dis "mais : Cette photo, là, c’est vous ?

- Ah non, ça n’est pas moi, c’est ma grand-mère.

- Tu lui ressembles vraiment, ah, vraiment bien.

- Maintenant, j’aimerais aller au cimetière voir ma grand-mère.

- Mais enfin, n’as-tu pas vu l’heure, toi ? Ma femme va m’engueuler en arrivant.

- Il faut que j’aille, il faut, il faut absolument que j’aille voir, que j’aille au cimetière. "

Nous voilà encore partis. Des petits chemins, à droite à gauche. Oh oh ! France Inter qui annonçait plus de neige encore. J’ai dit, Françoise va gueuler, elle va gueuler sapristi. Je n’étais pas tranquille du tout. Nous voici arrivés devant une grande grille toute, toute rouillée.

- "C’est là que je vais aller", me dit-elle.

- Je lui dit : "Vous allez avoir froid dehors. Prenez mon manteau."

J’avais mis le chauffage dans la voiture. Je m’en fichais pas mal (de lui prêter mon manteau, NDLT).

La voilà partie. Une demi-heure, trois quart d’heure. Bon Dieu mais que fait-elle ? Me voilà parti voir. Au cimetière, je ne la voyais pas du tout.

Et puis, d’un coup, une croix, il y avait une petite photo qui lui ressemblait, c’était la photo de sa grand-mère. Puis, sur la croix, il y avait mon manteau. Je n’ai jamais retrouvé la fille. Ça fait peur hein.

Jessica Haumont : Oui…

PO : Quand je suis rentré chez moi… Françoise, et bien, elle ne m’a pas cru.


Chronique produite et conçue par

Chubri 

Sélection des passages, transcriptions, traduction et textes de présentation des chroniques

Jessica Haumont

Texte de la page d'accueil et relecture des chroniques

Bèrtran Ôbrée

Montage et mixage

Simon Oriot

Voix de présentation

Jessica Haumont & Bèrtran Ôbrée

Visuel

Mayèl Jubaod (graphisme) & Bèrtran Ôbrée (photo)

 

 

 

© Mayèl Jubaod (grafiss) & Bèrtran Ôbrée (fotô)