Pourr ënn istouèrr de coulouër - institu Chubri - Du galo pourr astourr

Pourr ënn istouèrr de coulouër

Bilhèt bani l' 20 d deçenb 2022

Pierre Aubry — Gràund Chàun (44) en 2020

Pierre Aubry d Gràund Chàun nou-z espliq conment q la Sgondd Ghérr mondial a cmençë : pourr ënn istouèrr de coulouër !

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Pierre Aubry (PA) : Alorr, a la mézon, i’avè sa bon·n finm, sa tè in [remariage]. É alorr la [bonne] fam, èl avè [déjà] in·n aotr gâ avant, aaa, Constant. Bin sa tè dé jen in peu, [je ne vais pas dire niais mais] ee, i n’avè pouint èté pourr ee… tout pyin a [l’école]. É [puis] eee, il avè të mobilizë, li, Constant, pi la mèrr [Victoire], è di… « Ou è ti don parti Constant ? – Dam », è di, « il é den la dmouézèl ». La dmouézèl, [c’était dans la Moselle qu’il avait été mobilisé].

Jessica Haumont (JH) : [Dans la quoi ?]

PA : Den la dmouézèl q’i dizè.

 JH : [Et c’était quoi la D’moiselle, là ?]

PA : [Dans la Moselle, dans le département de la Moselle]. Bin èl avè entendu parlë d sa [tu vois]. S’é [comme l’histoire] qe j t’avè dit, le…, la… la [bonne] fam qi dizè : « [la guerre], pourcaï la [guerre]… É dirr qe s’é pourr ënn [histoire] de coulouër ! »

JH : De… coulouër ?

PA : De coulouër. Alorr…. Le coulouër. Pasq’(…) i tè qéçion du [couloir de Dantzig]. É alorr [le couloir, ils le mettaient] su l’bidon pourr pâssë l’lèt, can-t il avè tirë l’lèt. I mètè in [couloir, un grand entonnoir avec un… un… pour retenir les saletés si tu veux, j’en ai] maï den mon gâraj la-bâs, corr, dé coulouër d den l’ten, la.

JH : [D’accord].

PA : [Alors c’était un couloir, le vrai nom].

JH : [Oui].

PA : Alorr èl entendë parlë d’[couloir] {rirr}. È di : « Dirr q’i fon la ghérr pourr in coulouër, [pour un couloir comme ça, une histoire] conm sa ! Conm si i pouvè pâ s’entendd ! ». [C’était elle] la bon·n finm, la mèrr [Victoire], alorr tu vaï in peu [le niveau].

 


Bilhèt producçion·në e conçu parr 

Chubri 

L'chouèz dé pâssée, lé rnott, la t·rlatri e lé tecç de p·rzentézon dé cron·niq

Jessica Haumont

Tecç de la pèij d'entrée e rliri dé cron·niq

Bèrtran Ôbrée

Montèij e son·nment

Simon Oriot

Vouèz d p·rzentézon

Jessica Haumont & Bèrtran Ôbrée

Vizuèl

Mayèl Jubaod (grafiss) & Bèrtran Ôbrée (fotô)

Pour une histoire de couloir

Chronique publiée le 22 novembre 2022

Pierre Aubry — Grandchamp-des-Fontaines (44) en 2020

Pierre Aubry, à Grandchamp-des-Fontaines, nous explique quelle a été la cause du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale : pour une histoire de couloir !

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Pierre Aubry (PA) : Alors, à la maison, il y avait sa femme, c’était un remariage. Et alors la femme, elle déjà un autre garçon, avant, ah, Constant. Et bien c’était des gens un peu, je ne vais pas dire niais mais euh, ils n’avaient pas été pour euh… beaucoup à l’école. Et puis euh, il avait été mobilisé, lui, Constant, et puis la mère Victoire, elle dit… « Où est donc parti Constant ? – Et bien », dit-elle, « il est den la d’moiselle ». La d’moiselle, c’était dans la Moselle qu’il avait été mobilisé.

Jessica Haumont (JH) : Dans la quoi ?

PA : Dans la d’moiselle, disait-elle.

 JH : Et c’était quoi la d’moiselle, là ?

PA : Dans la Moselle, dans le département de la Moselle. Et bien elle avait entendu parler de ça, tu vois. C’est comme l’histoire dont je t’avais parlé, le…, la… la bonne femme qui disait : « La guerre, pourquoi la guerre… Et dire que s’é pour une histoire de couloir ! »

JH : De… couloir ?

PA : De couloir. Alors…. Le couloir. Parce qu’il était question du couloir de Dantzig. Et alors le couloir, on le mettait sur le bidon pour passer le lait, quand on avait tiré le lait. On mettait un couloir, un grand entonnoir avec un… un… pour retenir les saletés si tu veux, j’en ai, moi dans mon garage là-bas, encore, ces couloirs d’autrefois, là.

JH : D’accord.

PA : Alors c’était un couloir, le vrai nom.

JH : Oui.

PA : Alors elle entendait parler de couloir {rire}. Elle dit : « Dire qu’ils font la guerre pour un couloir, pour un couloir comme ça, une histoire comme ça ! Comme s’ils ne pouvaient pas s’entendre ! ». C’était elle, la femme, la mère Victoire, alors tu vois un peu le niveau.

 


Chronique produite et conçue par

Chubri 

Sélection des passages, transcriptions, traduction et textes de présentation des chroniques

Jessica Haumont

Texte de la page d'accueil et relecture des chroniques

Bèrtran Ôbrée

Montage et mixage

Simon Oriot

Voix de présentation

Jessica Haumont & Bèrtran Ôbrée

Visuel

Mayèl Jubaod (graphisme) & Bèrtran Ôbrée (photo)